Tour du Queyras
18 au 25 juillet 2017
Les lacs du Petit Laus (2805 m) et de Mézan (2675 m) avec en arrière plan le Viso.
LES ALPES CACHEES
Présentation du trek :
Loin de tout. Perché aux confins de la frontière avec l’Italie, patiné par le soleil des Alpes du Sud, le Queyras demeure un territoire extrêmement sauvage, fait d’alpages millénaires et de vallées préservées.
« On est enclavé… mais dans le bon sens du terme » Alain Blanc, ancien maire d’Arvieux. On ne pourrait mieux dire. Pays de rocs, d’où il tire son nom et de forêts ; de torrents et d’alpages, le Queyras est une terre rude, mais tellement belle qui ne s’offre qu'après un long chemin pour la rejoindre à travers des hauts cols (Izoard, Agnel) accessibles seulement l’été ou par les gorges ciselées par les eaux impétueuses du Guil.
Mais c’est à pied que l’on découvre le mieux ces montagnes du soleil, en empruntant le GR58 parcourant schistes et calcaires, mélézins et vallons perdus, cols sauvages et villages perchés sentinelles de la civilisation. Car ici plus qu’ailleurs c’est l’homme qui a façonné les versants de la montagne.
Carnet de route : « Les Alpes côté Sud »
Etape 1 / Mardi 18 juillet - Ceillac (1650 m) à Saint-Véran (2040 m) par la Pointe de Marcelettes
Après près de quatre heures de route nous atteignons Mont-Dauphin, village endormi à l’ombre de sa forteresse vauban qui semble veiller sur la porte d’entrée du Queyras. Il ne nous reste plus qu’à chausser nos gros godillots à Ceillac.
Nous montons au col des Estronques. On chemine dans la garrigue, sous un beau soleil à peine voilé par l’ombre de quelques parapentistes. Cela sent bon le Sud avec des genévriers qui vous taquinent les mollets. Pourtant à vol d’oiseau, nous ne sommes pas si loin de Chambéry. Le dépaysement est pourtant déjà bien présent. Les hameaux s'égrènent comme un chapelet : Ste-Barbe, le Villard, le Thioure… sur un long ruban en balcon où s’offre en arrière plan la barrière de la Font Sancte (3385 m), marquant le passage vers l’Ubaye voisin.
Le sentier se redresse ensuite à mesure que les premiers mélèzes apparaissent. S’il fallait identifier un symbole du Queyras, cela sera celui là, tant sa prégnance est importante. Plus du tiers du massif est couvert par la forêt dominée par les majestueux mélèzes mais aussi les pins cembros, qui peuvent monter jusqu'à 2400 m d’altitude.
Trois heures d’effort nous sont nécessaires pour atteindre le col. Nous y rencontrons un groupe du voyagiste Cairn qui achemine à dos de mulet les bagages de ses clients. Tous les soirs jusqu’au refuge des Fonts de Cervières, nous les retrouverons. Leur accompagnateur Julien, est l’ancien gardien du refuge communal de la Balme en Beaufortain. Le CAF de Chambéry gérant celui de Presset situé quelques centaines de mètres plus haut, nous trouvons matière à échanger !
Ensuite, le sentier est tout en crête jusqu’à la cabane de Lamaron (2220 m) : tête de Jacquette, crêtes de Jacquette puis de la Blavette, pointe des Marcelettes, pic Cascavelier (2576 m). L’itineraire est enchanteur. Les roches donnent à voir un camaïeu de vert (présence de cuivre), de noir, de jaune… qui nous fait briller les yeux. Le tableau ne serait pas complet sans l’apparition furtive d’un chamois.Notre séjour débute à merveille ! Depuis la crête, la vue sur Saint-Véran est saisissante. Nous pouvons également admirer pour la première fois le Mont Viso (3841 m), situé à quelques kilomètres de la frontière côté italien. Surnommé le Roi de Pierre par les Italiens, il domine de toute sa majesté les Alpes du Sud. Sa silhouette élancée le rend facile à identifier de loin comme se fut le cas pour nous le week-end précédent depuis le massif du mont-Rose.
Après être descendu à travers le bois jusqu’au pont sur l’Aigue Blanche, nous rejoignons Saint-Véran après un dernier effort. Ce village perché à 2040 m d’altitude constitue la carte postale du Queyras. Il a su malgré tout garder son authenticité avec ses cadrans solaires. On peut y admirer également des chalets à fustes plus que centenaires.
Etape 2 / Mercredi 19 juillet - Saint-Véran (2040m) au refuge Agnel (2580m)
Nous quittons le gîte des Gabelous vers 8h30 afin de nous rendre dans un premier temps à la chapelle des Clausis. Nous prenons notre temps pour prendre sous toutes les coutures ce beau village qu’est Saint Véran. Auparavant nommée "Chapelle de Cloussis" ou "Chapelle de Crousis", construite en 1846, rénovée en 1988, cet édifice est le lieu d'une célébration organisée en l'honneur de Notre Dame du Mont Carmel, chaque année le 16 Juillet, et qui réunit Queyrassins de Saint Véran et Italiens de Chianale.
Nous longeons l’Aigue blanche jusqu’à la chapelle le plus souvent en sous-bois. Il fait déjà très chaud malgré que l’on soit à plus de 2000 m. En arrivant au Clausis, nous tombons sur Joël le co-responsable de la commission rando du CAF de Chambéry. Il est dans le Queyras depuis près d’une semaine afin de retrouver d’anciens compagnons du CAF de Moselle. Ayant regardé notre itinéraire, il a choisi de se rendre au refuge de la Blanche pour faire un peu d’escalade et nous faire un petit coucou. Nous papotons quelques instants et repartons en direction du refuge.
La montée s’effectue par un bon chemin presque plat jusqu’à la cabane de la Blanche. Puis elle devient plus raide pour rejoindre le lac inférieur Blanchet. Nous souhaitons réaliser l’ascension de la Rocca Bianca (3059 m) mais la gérante du gîte des Gabelous nous ayant indiqué la présence d’un « pas » pour monter au sommet depuis le col Blanchet (2897 m) nous optons pour son ascension via le col de Saint-Véran. Malheureusement, alors que le soleil est resplendissant depuis l’aube, un orage arrive sur nous sans crier gare en 15 minutes depuis l’Italie alors que nous déjeunons sur les bords du lac Blanchet.
Nous nous équipons à la hâte sous la pluie qui gagne en assurance et finie par se transformer en grésil. C’est bien notre veine. Nous ambitionnions de réaliser deux petits « 3000 », nous voilà maintenant condamner à fuir l’orage. En effet, le tonnerre commence à résonner et nous n’avons d’autre option que de fuir au plus vite les crêtes. Bien que l’orage soit sur le Viso voisin, il peut en effet, se déporter à tout moment sur les sommets frontaliers.
Nous passons tout de même au col de Saint-Véran (2844 m) et coupons à flanc sous ce qui aurait du être notre second “3 000” du jour, le pic de Caramantran (3025 m), afin de rejoindre le col de Chamoussière (2884 m). Il ne reste alors plus qu’à rejoindre rapidement le refuge Agnel.
Etape 3 / Jeudi 20 juillet - Refuge Agnel (2580 m) à la Monta (1663 m)
C’est le jour que nous attendons tous. Celui de l’ascension du célèbre Pain de Sucre (3208 m). Majestueux belvédère sur le Viso. Les levers de soleil au sommet sont réputés pour être somptueux. Nous sommes donc impatients.
La veille au soir, nous sommes montés jusqu’au col Agnel afin d’admirer le Viso irisé par les derniers rayons du soleil. La nebbia, cette masse nuageuse humide qui se forme depuis le golfe de Gènes et vient lécher les alpes frontalières, recouvre harmonieusement les vallées piémontaises. Nous espérons seulement qu’elle ne passe pas durant la nuit la crête.
La pluie a encore fait des siennes quelques heures avant l’aube mais cela semble être du passé, d’autant que le gardien nous a annoncé le beau temps pour la matinée, avant de conclure « qu’ici, ce n’est pas Roland Garros »…
Petite montée jusqu'au col Vieux (2806 m), avant d’attaquer les choses sérieuses avec l’ascension du Pain de Sucre que l’on doit faire en aller/retour, soit environ 2h30.
Las… alors que nous nous dirigeons vers le col, la pluie débute. D’abord sur la pointe des pieds, puis progressivement, le tambourineur commence sa sinistre complainte… si bien qu’arrivé à la brèche, nous décidons unanimement de prendre la direction du gîte de la Monta en renonçant le coeur gros à ce beau sommet.
Nous redescendons toujours sous le déluge vers les superbes lacs d'altitude de Foréant puis Egorgéou en longeant la belle arête de la Taillante (3197/3178 m). Il s’agit d’une arête de 4 km, tranchante comme son nom le suggère, une immense vague de pierre figée en plein ciel. Les conditions météo ne nous permettrons malheureusement pas de profiter à plein de cette merveille de la nature.
Nous rejoignons ensuite le Haut Guil au niveau du charmant petit hameau de l'Echalp et retrouvons le soleil. ce dernier nous ferra enrager en restant présent tout le reste de la journée que nous passerons au hameau de La Monta. Le gîte qui nous accueille occupe l’ancienne douane contrôlant la route Napoléon menant au col transfrontalier Lacroix. Auparavant, un hameau s’élevait ici mais un déluge d’obus perpétré par les Italiens le 22 juin 1940, réduisit à néant les fermes aux toitures en bardeaux et les granges en mélèze. Seules l’église et la douane ont échappé à la destruction.
Etape 4 / Vendredi 21 juillet - Gîte de la Monta (1663 m) à Abriès (1543) par la crête de Gilly
La météo a joué les trouble-fêtes depuis deux jours nous empêchant de réaliser les trois « 3000 » au programme… Heureusement pour les jours à venir les prévisions sont plus optimistes puisque les orages ne sont annoncés qu’en fin de journée. Nous nous hâtons donc de partir à travers les prés du petit hameau de la Monta (1700 m), dernier village habité… jusqu'aux crêtes de Gilly, superbe belvédère sur le haut Queyras et le Viso. Nous montons bon train en suivant mon pas rythmé et de métronome. Le parcours se fait à travers la forêt du Châtellard avant de déboucher sous la tête rocheuse du Pelvas (2929 m) d’où nous rejoignons l’arête. L’itinéraire à partir de là est d’un esthétisme rare jusqu’à Abriès. D’abord en planant au dessus de la vallée du Guil jusqu’à la Colette de Gilly (2365 m) puis au milieu de prairies et de sous-bois à la richesse floristique rare : renouées bistorte, anémones des Alpes, raiponces ovale, centaurées, cirses, chardons, épilobes, gentianes jaune… on ne sait où donner de la tête. Alors que nous avons Abriès en ligne de mire, le ciel se remet à gronder, heureusement sans conséquence. Nous profiterons de l’après-midi pour faire quelques provisions dans ce village qui se définissait comme la capitale de l’alpinisme au XIXe s, avant qu’un violent orage n’éclate dans la soirée.
Etape 5 / Samedi 22 juillet - Abriès (1543) aux Font de Cervières (2040 m)
De notre tour du Queyras, cette journée restera comme la plus belle. En effet, elle est un concentré de montagne à elle seule ou pour le dire autrement, elle offre ce que le Queyras a de plus beau : des alpages verdoyants parcourus de troupeaux et de ruisseaux qui chantent clair, des chalets aux murs de pierre usés par le temps, des lacs d’un bleu azur, un sommet à la vue panoramique et un refuge attachant.
Depuis le gîte de l’Ancolie bleue à Abriès, où nous avons été accueillis comme les princes, nous rejoignons le chemin de croix quelque peu laissé à l’abandon. Puis la montée se fait en pente douce et régulière à travers champs puis en forêt jusqu’au hameau de Malrif (1841 m). Ce dernier reprend quelque peu vie grâce à la pugnacité et à la volonté de quelques passionnés qui restaurent sur leur temps libre quelques bâtisses. Puis nous atteignons la bergerie des Bettins. Au fond de la vallée du Malrif, le Grand Glaiza (3293 m) marque la frontière avec l'Italie.
Après une bonne montée par un sentier en lacets nos efforts sont récompensés lorsque l'on arrive en vue du vaste lac du Grand Laus (2583 m) aux eaux turquoise. Il y a foule et nous décidons de rejoindre les autres lacs de Malrif afin de déjeuner ; le lac Mézan (2675 m) puis le Petit Laus (2805 m) quinze minutes plus tard. De là, nous apercevons une petite sente qui remonte l’alpe.
Deux membres du groupe ont remarqué hier au soir une très belle photo de ces deux lacs avec en perspective le Viso. Ils supposent que le cliché a été pris depuis les hauteurs. Nous partons donc à la recherche de ce spot photographique que nous parvenons à identifier au milieu d’un champ d’edelweiss. Les appareils crépitent pendant quelques instants et nous repartons pour effectuer une belle traversée hors-sentier des crêtes afin de rejoindre le petit col de Malrif où nous retrouvons le groupe de Cairn, Julien et sa mule Oscar. Nous posons nos sacs pour effectuer le pas léger l’ascension du pic de Malrif (2906 m) en aller/retour et profiter d’une vue à 360° sur le Queyras, les aiguilles de Chambeyron, le Viso, les Alpes mauriennaises…
De retour au col, il nous reste alors à effectuer la descente vers le refuge des Fonts de Cervières où nous passons la nuit en parcourant un joli vallon d’où jaillissent de nombreuses cascades et autres torrents.
Etape 6 / Dimanche 23 juillet - Font de Cervières (2040 m) à La Chalp d’Arvieux (1688 m)
Journée de transition dans notre tour du Queyras puisque nous avons moins de 1000 m de dénivelé positif à réaliser. Cependant, elle nous fera entrer dans une partie très minérale du massif du Queyras. L’exemple type, s’il en fallait un, est bien entendu la Casse Déserte du col de l’Izoard dont nous verrons les contreforts.
La journée débute par la montée jusqu’au col de Péas (2629 m). Déjà la masse rocheuse du Pic de Rochebrune (3321 m) attire l’oeil. Cette montagne se prend des airs de Dolomites, rehaussés par le vert des pâturages. Au col nous tentons en vain de voir le mont Thabor dont deux membres du groupe ont réalisé le tour il y a de cela quelques mois.
Puis nous parcourrons le grand vallon de Péas en descendant jusqu’au hameau de Souliers (1844 m).
Nous quittons temporérement le GR 58 du Tour du Queyras pour le GR 5 afin de nous rendre à Arvieux puis la Chalp (1688 m) en passant par le lac de Roue. Ce dernier résulte de la fonte des glaciers qui ont laissé des couches d’argiles qui retiennent les eaux de pluie. Il s’agit plus à proprement parler d’une tourbière où l’on peut voir de nombreuses libellules et des ménianthes trifoliées qui jonchent la surface de l’eau.
Notre gîte du soir, la Teppio se situe dans le hameau de la Chalp. Nous retrouvons un peu d’agitation avec la route du col d’Izoard qui traverse le village. Cette dernière a vu les coureurs du Tour de France arpenter ses pentes quelques jours avant notre arrivée avec une belle victoire française de Warren Barguil au sommet du col. La Chalp d’Arvieux est également connue pour être le siège des historiques Jouets en bois du Queyras dont on peut apprécier l’histoire et les productions dans l’atelier-musée au bord de la route.
Etape 7 / Lundi 24 juillet - La Chalp d’Arvieux (1688 m) au refuge de Furfande (2293 m)
Le GR58 longe notre gîte, cette grande bâtisse à trois étages transformée par un homme déroutant, à l’humour pince-sans-rire. Nous passons le torrent de l’Izoard presque à pieds secs tant le niveau d’eau est faible, puis nous le longeons en direction du hameau du Coin. Mon groupe décide alors de prendre la poudre d’escampette au détour d’un virage, suivant en bons élèves les panonceaux indiquant le refuge de Furfande par le GR du Tour du Pays du Ratier. Après quelques minutes à les chercher, Pierre-Antoine et moi parvenons à les retrouver après un mouvement en faucille par deux sentiers différents. S’offre alors malheureusement à nous la route pastorale jusqu’à la cabane du Plan du Vallon que l’on parvient à couper parfois en passant par le mélézin. C’est long, inintéressant et truffé de moustiques… mais bon, il faut bien monter jusqu’au col de Furfande (2500 m) ! Et dire que certains s’y rendent en voitures… Ce col, suspendu au dessus du Guil domine un vaste cirque parcouru par un imposant troupeau de bovins. Cet alpage est parsemé de chalets et de granges qui ont été transformés en résidence d’été avec pour home-cinéma un panorama à 180° sur les Alpes du Sud.
Le paysage qui s’ouvre progressivement à nous lors de notre ascension, donne à voir la Crête de la Plate, la Dent du Ratier (2660 m) mais surtout l’admirable dentelle queyrassine de la crête de Croseras. Au loin, le Viso n’arrive pas à se dépêtrer depuis quelques jours de son rhume. Derrière nous, la montagne se fait léopard, ponctuée de jeux de lumières sur les pentes du col de l’Izoard et de sa Casse déserte.
Le refuge (2293 m) est là, sous nos pieds à un jet de pierres. Pourtant, nous lui faisons la plus belle des offense en nous en détournant. D’autres belles nous attirent telles les sirènes d’Ulysse. Mais comme se dernier nous reviendrons à Ithaque en fin de journée pour y passer notre dernière nuit dans le Queyras.
Après une pause revigorante, c’est le coeur enjoué et les jambes fourmillantes que nous partons enchaîner deux petits sommets en suivant un belle crête, les Pics Vacivier (2631 m) et du Gazon (2744 m) avant de redescendre hors-sentier vers les Granges de Furfande au milieu des saveurs alpestres d’herbe fraîche et de fleurs odoriférantes. Qu’elle est belle cette montagne sauvage, millénaire, fruit du labeur des hommes.
Quelques minutes avant l’averse, alors que les premières perles de pluie ruissellent déjà sur nos visages, nous atteignons notre cabane du soir.
Le Refuge de Furfande est tenu par Laure et Michel Zalio. Ce dernier, guide de haute-montagne, est bien connu pour ses expéditions lointaines (Amérique du Sud, Kamtchatka, Népal, Sahara…) qu’il a relaté dans bon nombre d’ouvrages. Par ailleurs, il a été pendant quelques années président du syndicat des guides haute-montagne. Enfin, localement à Chambéry, son nom apparaît dans les annales en 2002 puisque cette année là, il a remporté le premier prix de photographie au festival international des métiers de la montagne (fimm).
Le bâtiment a été rénové de À à Z en 2013/2014. Il a été totalement déconstruit puis agrandi. À l’intérieur du chalet, une grande pièce à vivre agrémentée d’une cheminée accueille le public où flotte une ambiance bon enfant. À l’étage, on trouve deux douches et une dizaine de chambres qui sentent bon le bois de pin. Afin d’augmenter la capacité d’accueil, une annexe offrant un dortoir de 16 personnes, a été édifiée à l’aide du bois récupéré sur l’ancien refuge.
Etape 8 / Mardi 25 juillet - Refuge de Furfande (2293 m) à Ceillac (1650 m)
Dernière étape de notre tour du Queyras. Une fois n’est pas coutume nous démarrons la journée par une longue descente via le col de la Lauze (2076 m), le Châtelard, les Escoyères (1532 m) et les Esponces jusqu’au point de Bramousse sur le Guil (1185 m). Comme dans tous les hameaux du massif, il y a un chapelle souvent agrémentée d’un cadran solaire, nous rappelant qu’au temps de la civilisation sylvo-agro-pastorale, on vit dans une société de l’immobile, très loin de nos vies hyper-connectées. Les déplacements sont comptés. On est avare de l’effort qui ne doit pas être en trop sous peine de menacer l’existence même de la famille. Les hameaux doivent donc offrirent tout ce dont on a besoin pour suffire à l’existence.
Nous attaquons alors la longue dernière montée du séjour jusqu’à Bramousse (1430 m), puis au col éponyme (2251 m). Nous alternons entre sentiers terreux s’élevant tortueusement et forêts de mélèzes et d’arolles. Il nous reste alors 1h de marche pour rejoindre Ceillac où nous avons débuter notre beau périple à la météo capricieuse, huit jours plus tôt.